

L'entreprise Aldebaran, connue pour ses robots humanoïdes, en liquidation judiciaire
Clap de fin pour Aldebaran: connue pour ses robots humanoïdes Pepper et Nao, la société française a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Paris lundi.
Les 106 employés de cette ancienne pépite de la "French Tech" vont être licenciés, a indiqué à l'AFP Thomas Novalic, avocat du comité social et économique (CSE) de l'entreprise. Il s'agit principalement d'ingénieurs et techniciens spécialisés dans la robotique.
La mandataire judiciaire, accompagnée du commissaire-priseur, est venue annoncer la nouvelle aux salariés réunis au siège du groupe dans le 15e arrondissement de Paris dans l'après-midi.
Elle a également notifié aux employés la "cessation immédiate de l'activité", a raconté à l'AFP Othman Meslouh, secrétaire adjoint du CSE, qui se dit "consterné".
Pour ce représentant du personnel, "depuis deux à trois trimestres, les salariés savaient que (la liquidation judiciaire) serait inéluctable".
"La responsabilité incombe à la direction générale d'Aldebaran" et à l'actionnaire principal du groupe, l'allemand United Robotics Group, "qui ne voulait plus investir dans l'entreprise", selon lui.
- Deux offres écartées -
Cette filiale du fonds RAG-Stiftung avait racheté Aldebaran en 2022 au groupe japonais Softbank Robotics Group, qui détenait la société française depuis 2012 et l'avait renommée SoftBank Robotics Europe.
La décision de son principal actionnaire de se recentrer "sur la distribution d'une nouvelle gamme de produits en provenance de Chine" a "contraint Aldebaran à se tourner vers de nouveaux investisseurs", avait écrit l'entreprise dans un communiqué fin janvier.
En grande difficulté, Aldebaran avait été placée sous procédure de sauvegarde en janvier, puis en redressement judiciaire en février.
Deux offres de reprise avaient été présentées.
L'une, par l'homme d'affaires franco-suisse Jean-Marie Van Appelghem, s'intéressait uniquement aux robots conversationnels destinés à aider les enfants autistes et ne permettait de sauver aucun contrat français. Elle n'avait pas reçu le soutien de l'administrateur judiciaire ni du CSE.
L'investisseur canadien Malik Bachouchi s'était aussi déclaré intéressé par la reprise d'Aldebaran, puis avait retiré son offre, faute d'avoir obtenu les financements suffisants, avant d'en formuler une nouvelle lundi matin, a-t-il expliqué à l'AFP.
Cette deuxième offre, sans nouveaux financements, qui reposait sur une reprise partielle de l'entreprise par ses propres salariés, n'a pas été jugée recevable, d'après Othman Meslouh.
- "Joyau" -
"C'est un joyau qui va disparaître", a commenté Malik Bachouchi devant la salle d'audience du tribunal de commerce, avant l'annonce de la liquidation judiciaire mais au moment où celle-ci semblait déjà se dessiner.
Créée en 2005 à Paris par Bruno Maisonnier, Aldebaran s'était spécialisée dans la création de robots humanoïdes comme Nao et Pepper, petit robot blanc devenu l'emblème de l'entreprise.
Pepper mesure la taille d'un petit enfant et se déplace sur des roulettes qui font office de pieds. Le robot, qui peut tenir une conversation et comprendre les réactions de ses interlocuteurs, est notamment utilisé dans les hôpitaux, les grands magasins ou comme agent d'accueil.
Mais il a connu un succès mitigé. Lancée en 2014, la production de Pepper avait été interrompue en 2021, menant au licenciement de près de la moitié des effectifs de l'entreprise, qui était passée à l'époque de 360 à 180 salariés, selon M. Meslouh.
Aldebaran paye également le succès moins bon qu'espéré de son dernier robot, Plato, encore en développement.
張-H.Zhāng--THT-士蔑報