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Les Slovènes ont voté contre la légalisation du suicide assisté
Les Slovènes ont voté contre la légalisation du suicide assisté / Photo: Jure Makovec - AFP

Les Slovènes ont voté contre la légalisation du suicide assisté

Les Slovènes ont voté dimanche contre la légalisation du suicide assisté, lors d'un référendum organisé après une campagne contre cette loi lancée par ses détracteurs, soutenus par l'Eglise catholique et l'opposition conservatrice.

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La question posée aux Slovènes était: "soutenez-vous l'entrée en vigueur de la loi sur la fin de vie assistée, qui a été approuvée par le Parlement le 24 juillet 2025?".

Selon les résultats quasi définitifs portant sur 99,8% des bulletins dépouillés, publiés par la Commission électorale centrale, environ 53% des votants ont rejeté la mise en oeuvre de cette loi adoptée par le Parlement en juillet, tandis que 47% ont voté en sa faveur.

Cela signifie que son application sera suspendue pendant au moins un an. Toutefois, cela ne signifie pas l'abandon total de la possibilité du suicide assisté dans ce pays de 2,1 millions d'habitants. Le Parlement pourra à nouveau voter sur un nouveau projet de loi après 12 mois.

Plusieurs pays européens, dont la Suisse et l'Autriche, autorisent déjà des personnes en phase terminale de leur maladie à bénéficier d'une aide médicale pour mettre fin à leurs jours.

La Slovénie devait les rejoindre cet automne. Mais un groupe civique, soutenu par l'Eglise catholique et l'opposition conservatrice, a réussi à rassembler les 40.000 signatures nécessaires pour bloquer l'application du texte, qu'ils accusent de permettre "l'empoisonnement des malades et des personnes âgées", et convoquer un nouveau référendum.

La loi avait en effet été adoptée après un premier référendum en 2024 lors duquel 55% des votants s'étaient exprimés en faveur du suicide assisté.

- "Culture de la mort" -

Elle prévoit d'accorder aux patients lucides, incurables et dont la souffrance ou l'état de santé est insupportable, le droit de mettre fin à leurs jours, à l'exclusion des cas de maladie mentale.

Le texte n'autorise en revanche pas l'euthanasie, c'est-à-dire la mort provoquée par un soignant à la demande d'un malade.

Dans la salle omnisports de Stozice, le plus grand bureau de vote de Ljubljana, Romana Hocevar, une retraitée de 63 ans, a déclaré qu'elle voterait en faveur du suicide assisté.

"Je suis atteinte d'un cancer de stade 4, je ne voudrais pas souffrir. Mon père est mort d'un cancer et ma mère souffrait de démence, je sais à quoi cela ressemble", a-t-elle confié à l'AFP.

Vid Ursic, un étudiant de 24 ans, a affirmé qu'il était "bon que nous puissions voter sur des questions pertinentes" et qu'il soutenait "le droit des gens à décider de leur propre vie".

Mais Marija Unuk, âgée d'une cinquantaine d'années, a voté contre la loi parce qu'elle soutient "la culture de la vie, pas la culture de la mort".

Le Premier ministre libéral Robert Golob a encouragé les Slovènes à soutenir cette loi. "Chacun d'entre nous doit pouvoir décider par lui-même comment et avec quelle dignité nous mettrons fin à nos vies", a-t-il déclaré mercredi, lors de son vote anticipé à Ljubljana.

- Près de 2 millions de votants -

De son côté, l'Eglise catholique a critiqué une législation "qui contredit l'Evangile, la loi naturelle et la dignité humaine".

Sur les quelque 1,7 million de citoyens appelés à voter, 40,9% se sont rendus aux urnes.

Selon un sondage publié cette semaine par le quotidien Dnevnik auprès de 700 citoyens, 54,3% des votants sont toujours pour la légalisation de l'aide médicale à mourir, 30,6% s'y opposent et 15% se disent indécis.

Parmi les pays européens, outre la Suisse et l'Autriche pour le suicide assisté, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg autorisent l'euthanasie, tandis que les députés français ont approuvé fin mai en première lecture la création d'un droit à l'aide à mourir.

Le président Emmanuel Macron a évoqué la possibilité d'un référendum en cas d'"enlisement" parlementaire.

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