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Chantage à la sextape: l'heure du jugement pour le maire de Saint-Etienne
Chantage à la sextape: l'heure du jugement pour le maire de Saint-Etienne / Photo: JEFF PACHOUD - AFP/Archives

Chantage à la sextape: l'heure du jugement pour le maire de Saint-Etienne

Deux mois après son procès pour chantage à la vidéo intime, le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau saura lundi si ses protestations d'innocence ont convaincu les juges, malgré les témoignages à charge de ses co-prévenus et un enregistrement accablant.

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Le tribunal correctionnel de Lyon doit rendre sa décision à 09H30 dans cette affaire de piège tendu à un rival du maire, l'ex-premier adjoint Gilles Artigues, filmé à la caméra cachée en compagnie d'un prostitué, puis contraint à faire profil bas.

Après de longues et poisseuses journées d'audience fin septembre, cinq ans de prison, dont trois ferme, et une peine d'inéligibilité avec application immédiate ont été requis contre Gaël Perdriau.

"C'est lui qui avait les mains sur la manette nucléaire", avait déclaré la procureure Audrey Quey, qualifiant le maire de "décideur", même si le complot a été mis en œuvre par d'anciens collaborateurs, qui sont, eux, passés aux aveux.

Se disant consciente de l'enjeu démocratique d'une peine synonyme de fin de mandat même en cas d'appel, la magistrate avait estimé que "l'abjection" et "la vilenie" des faits la justifiait.

Gaël Perdriau "n'a jamais eu la vidéo et aucun écrit ne montre qu'il a donné son aval à cette odieuse opération", avait au contraire plaidé son avocat Me Jean-Félix Luciani, en demandant au tribunal de déclarer son client non coupable "au bénéfice du doute".

- "Tenir en respect" -

Depuis que le scandale a éclaté avec une enquête de Mediapart en 2022, l'élu de 53 ans, exclu du parti Les Républicains, a toujours nié avoir participé au kompromat et a refusé de démissionner.

Lors de son procès pour chantage, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics, Gaël Perdriau a encore bataillé pied à pied pour convaincre de son innocence, mais son témoignage a été fragilisé par celui de ses co-prévenus.

Pierre Gauttieri, qui fut pendant dix ans son directeur de cabinet, a assuré que dès son élection en 2014, le maire lui avait demandé de trouver "une solution pour tenir en respect Gilles Artigues" dont il doutait de la loyauté.

L'idée de piéger avec un escort-boy ce catholique opposé au mariage entre personnes de même sexe a germé lors d'échanges avec l'ambitieux adjoint à l'Education Samy Kéfi-Jérôme et le conjoint de ce dernier Gilles Rossary-Lenglet, ont-ils tous les trois reconnu.

Selon Pierre Gauttieri, le maire a ensuite donné son feu vert et pris en charge le volet financier du piège, en faisant voter deux subventions de 20.000 euros chacune à des associations stéphanoises, qui les ont reversées à Gilles Rossary-Lenglet, "barbouze" autoproclamé de l'opération.

- "Clé USB" -

Pour le directeur de cabinet, la procureure n'a requis qu'un an de prison ferme, aménageable à domicile sous bracelet, prenant acte de ses efforts de contrition.

Elle a demandé deux ans de prison ferme pour Samy Kéfi-Jérôme et Gilles Rossary-Lenglet, mais la relaxe pour les dirigeants d'associations poursuivis pour "abus de confiance", jugeant qu'ils avaient été "bernés" dans cette affaire.

Tout au long du procès, Gaël Perdriau a martelé ne pas avoir brimé son premier adjoint et n'avoir jamais rien exigé de lui, les fameuses "contreparties" qui juridiquement sont nécessaires pour qualifier un chantage.

La diffusion d'un enregistrement réalisé à son insu par Gilles Artigues en 2017 a mis à mal cette ligne de défense. On l'entend expliquer à son rival qu'il détient une "clé USB" avec des images compromettantes et menacer de les diffuser "en petits cercles", "avec parcimonie".

Gilles Artigues, très meurtri, a assuré à la barre que le maire avait évoqué la vidéo à d'autres reprises: "j'étais paralysé, je ne faisais plus rien" à la mairie, a-t-il décrit. "J'étais comme une marionnette, on me posait là et je souriais."

喬-H.Qiáo--THT-士蔑報