

Il n'y a pas de lien avéré entre le paracétamol, les vaccins et l'autisme, affirme l'OMS
Il n'y a pas de lien avéré entre le paracétamol et l'autisme, et les vaccins ne provoquent pas ce trouble, contrairement à ce que suggère l'administration Trump, a affirmé mardi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le président américain Donald Trump a fortement déconseillé lundi le paracétamol aux femmes enceintes, l'associant à un risque d'autisme élevé pour les enfants en dépit d'avis contraires des médecins, avant de jeter un discrédit infondé sur les vaccins.
"Certaines études d'observation ont suggéré une possible association entre l'exposition prénatale au paracétamol et l'autisme, mais les preuves restent incohérentes", a déclaré un porte-parole de l'OMS, Tarik Jasarevic, interrogé sur les propos du président américain, lors d'un point de presse régulier.
Ce type d'études, qui se base sur les observations et non sur des essais cliniques, est souvent la seule façon d'étudier la sûreté d'un médicament sur les femmes enceintes, explique l'OMS sur son site internet.
"Plusieurs études n'ont établi aucune relation de ce type", a indiqué le porte-parole de l'OMS, appelant à "la prudence avant de conclure à l'existence d'un lien de causalité" entre le paracétamol et l'autisme.
Présent dans le doliprane, le dafalgan ou encore le tylenol (aux Etats-Unis ou au Canada), le paracétamol, ou acétaminophène, est recommandé aux femmes enceintes contre la douleur ou la fièvre, d'autres médicaments comme l'aspirine ou l'ibuprofène étant eux contre-indiqués, notamment en fin de grossesse.
- "Aucune preuve" -
L'agence européenne du médicament (EMA) et le régulateur britannique du médicament, la MHRA, ont réaffirmé dans des communiqués que le paracétamol pouvait être utilisé par les femmes enceintes.
"Notre avis repose sur une évaluation rigoureuse des données scientifiques disponibles et nous n'avons trouvé aucune preuve que la prise de paracétamol pendant la grossesse puisse causer l'autisme chez l'enfant", a indiqué Steffen Thirstrup, le médecin en chef de l'agence européenne.
Ce que Alison Cave, responsable de la sûreté des médicaments de la MHRA, a confirmé : "Il n'existe aucune preuve que la prise de paracétamol pendant la grossesse cause l'autisme chez les enfants".
Lundi, le président américain a également longuement évoqué les vaccins, appelant à modifier le calendrier vaccinal des enfants et assurant que les personnes qui ne se faisaient pas vacciner et ne prenaient pas de médicaments n'avaient pas d'autisme.
Le porte-parole de l'OMS a réfuté les propos de Donald Trump, affirmant : "Les vaccins sauvent des vies, nous le savons. Les vaccins ne causent pas l'autisme".
"Ils ont sauvé d'innombrables vies. C'est quelque chose que la science a prouvé et il ne faudrait pas vraiment le remettre en question", a-t-il ajouté, appelant les dirigeants à suivre les recommandations des autorités sanitaires.
- Amélioration des diagnostics -
"La science est là pour apporter des preuves qui guident les politiques partout dans le monde", a insisté M. Jasarevic.
Le porte-parole de l'OMS a expliqué que "lorsque les calendriers de vaccination sont retardés, perturbés ou modifiés sans vérification des données probantes, le risque d'infection augmente fortement, non seulement pour l'enfant, mais aussi pour l'ensemble de la communauté".
L'autisme, un trouble complexe et au spectre large, est étudié depuis des décennies, mais l'administration Trump avait promis en début d'année de révéler en un temps record les causes de ce qu'elle qualifie d'"épidémie d'autisme".
Si les cas d'autisme ont augmenté ces dernières décennies aux Etats-Unis, nombre de scientifiques rejettent l'existence d'une épidémie, mettant en exergue les améliorations des diagnostics.
"Près de 62 millions de personnes vivent avec un trouble du spectre autistique dans le monde et il est clair qu'en tant que communauté internationale, nous devons redoubler d'efforts pour comprendre (ses) causes", a indiqué le porte-parole de l'OMS.
Concernant son origine, les scientifiques ont montré que la génétique jouait un rôle important. Certains facteurs environnementaux ont également été mis en avant, comme la neuro-inflammation ou la prise de certains médicaments comme l'anti-épileptique dépakine durant la grossesse.
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