Trump défend le prince héritier saoudien sur l'assassinat de Khashoggi
En plus d'offrir à "MBS" une spectaculaire réhabilitation diplomatique assortie d'importants accords dans la défense et l'énergie, Donald Trump a défendu avec vigueur mardi le prince héritier saoudien concernant l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018.
Ce dernier a obtenu la promesse d'une livraison "future" d'avions de combat F-35, d'une coopération renforcée dans le nucléaire civil, et d'un accès aux technologies américaines avancées en matière d'intelligence artificielle.
"Vous parlez d'une personne extrêmement controversée. Beaucoup de gens n'aimaient pas ce monsieur dont vous parlez. Que vous l'aimiez ou pas, des choses se sont produites", a lancé le républicain de 79 ans en réponse à une question sur Jamal Khashoggi, ancien chroniqueur du Washington Post.
Mohammed ben Salmane "n'était au courant de rien", a affirmé Donald Trump, qui s'en est pris violemment à la journaliste de la chaîne ABC qui posait la question. Il l'a accusée, pendant un échange dans le Bureau ovale en compagnie du prince héritier, de chercher à "embarrasser" celui qu'il qualifie de "très bon ami".
Résidant aux Etats-Unis, critique du pouvoir saoudien après en avoir été proche, Jamal Khashoggi a été tué dans le consulat saoudien à Istanbul par des agents venus d'Arabie saoudite.
- "Enorme erreur" -
Son corps, démembré, n'a jamais été retrouvé. Les services secrets américains ont pointé une responsabilité directe de Mohammed ben Salmane, ce qui a quasiment gelé, pendant un temps, la relation avec les Etats-Unis.
"C'est douloureux et c'est une énorme erreur et nous faisons de notre mieux pour que cela n'arrive pas à nouveau", a dit mardi le prince héritier saoudien, surnommé MBS.
La veuve de Jamal Khashoggi l'a ensuite interpellé. "Le prince héritier a dit qu'il était désolé, il devrait donc me rencontrer, me présenter ses excuses et m'indemniser pour le meurtre de mon mari", a écrit Hanan Elatr Khashoggi sur X.
Alors que son prédécesseur démocrate Joe Biden voulait traiter Mohammed ben Salmane en "paria", le président américain l'a reçu avec autant d'égards que s'il était un chef d'Etat, alors même que son père le roi Salmane reste le souverain en titre.
Il a aussi accédé à des demandes insistantes de l'Arabie saoudite.
Les deux Etats ont ratifié une "déclaration commune" sur l'énergie nucléaire civile qui "crée la base légale pour une coopération se chiffrant en milliards de dollars sur plusieurs décennies" et "menée dans le respect de règles fortes de non-prolifération", selon l'exécutif américain.
- Reconnaissance d'Israël -
Par ailleurs, Donald Trump "a donné son feu vert" à de futures livraisons de F-35", des avions de combat américains de technologie avancée dans le cadre d'un "Accord de défense" bilatéral, selon la même source.
Arabie saoudite et Etats-Unis ont enfin signé un accord donnant à la monarchie pétrolière, qui cherche à diversifier son économie, "l'accès à des systèmes américains de pointe" d'intelligence artificielle tout en protégeant ces technologies de "toute ingérence étrangère".
Washington cherche à assurer que la Chine, dont l'Arabie saoudite est proche, ne mettra pas la main sur les dernières innovations américaines en matière de puces.
Mohammed ben Salmane a lui promis de porter à 1.000 milliards de dollars, contre 600 auparavant, le montant des futurs investissements saoudiens aux Etats-Unis, comme Donald Trump le réclamait.
Il a en revanche temporisé sur une demande insistante du président américain, qui voudrait que l'Arabie saoudite rejoigne les accords d'Abraham, son grand projet de normalisation des liens entre les pays arabes et Israël.
"Nous souhaitons faire partie des accords d'Abraham. Mais nous voulons également nous assurer que la voie vers une solution à deux Etats est clairement tracée", alors qu'Israël refuse toute création d'un Etat palestinien, a dit le prince héritier.
姜-A.Jiāng--THT-士蔑報