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De nouveau en redressement judiciaire, Alinea dans la tourmente
De nouveau en redressement judiciaire, Alinea dans la tourmente / Photo: NICOLAS TUCAT - AFP/Archives

De nouveau en redressement judiciaire, Alinea dans la tourmente

Cinq ans après un premier redressement judiciaire, Alinea, l'enseigne d'ameublement de la galaxie Mulliez, connait à nouveau le même sort, confrontée à un marché atone et payant des décisions stratégiques mal conduites, selon ses salariés.

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Le tribunal des affaires économiques de Marseille a assorti jeudi sa décision d'une période d'observation de 6 mois, laissant une chance à l'entreprise aux 36 magasins et 1.200 salariés d'élaborer un plan de reprise.

La situation financière est néanmoins des plus préoccupantes: Alinea a enregistré un résultat net négatif de 47 millions d'euros en 2024, pour un chiffre d'affaires de 162 millions d'euros, bien loin des projets d'équilibre caressés en 2023 lorsqu'elle avait présenté son plan de transformation.

Ce dernier était censé relancer la marque, trois ans après un premier redressement judiciaire, en pleine pandémie de Covid-19, lorsque l'entreprise fondée à Avignon en 1989 et dont le siège social est à Aubagne (Bouche-du-Rhône), près de Marseille, avait été finalement reprise par ses propres actionnaires.

Une opération rendue possible par une ordonnance gouvernementale prise à la faveur de la crise sanitaire.

Elle avait au passage perdu 17 magasins sur 26 et près de 1.000 salariés sur 1.800, avant d'intégrer dans son giron en 2023 une vingtaine de magasins Zodio (décoration), autre enseigne de la galaxie Mulliez.

- "Situation pas perdue" -

"Le concept aurait pu être bon, mais il fallait laisser le temps aux choses. Malgré des formations, les magasins Zodio ne pouvaient faire du chiffre rapidement, avec des gens n'ayant pas encore l'expérience et ne savaient pas vendre du canapé ou du lit", déplore auprès de l'AFP une source syndicale.

"Les cultures n'étaient pas les mêmes, c'était une embûche supplémentaire", dans un marché de l'ameublement déjà très complexe, souligne aussi à l'AFP Frank Rosenthal, expert en marketing du commerce.

"Le ralentissement du secteur de la construction et de l'immobilier, depuis plusieurs années", pèse en effet sur ce marché, en recul de 5,1% en 2024, explique cet expert. Et "avec un pouvoir d'achat tendu, les gens vont attendre avant de se décider à acheter un canapé à 2 ou 3.000 euros".

Surtout avec des revenus rognés par l'inflation des produits alimentaires en 2022 et 2023 et face à la concurrence de géants comme Ikea, voire But-Conforama, aux parcs de magasins beaucoup plus denses, et plus agressifs sur les prix.

Sans parler, note encore cet expert, de l'agressivité des enseignes de bazar discount comme Action (850 magasins en France) ou du site internet Temu, sur le marché de la décoration du quotidien.

Autant de vents contraires qui ont sapé les efforts réels de repositionnement de la marque vers le "lifestyle" et le moyen-haut de gamme.

Sollicitée par l'AFP, la direction n'a pas souhaité faire de commentaire.

Mais, assure la source syndicale, "elle a exprimé l'espoir de trouver un ou des repreneurs, même si pour l'instant elle est dans la confidentialité et nous ne pouvons rien savoir. Nous craignons cependant que cette éventuelle reprise ne soit que partielle et ne porte pas sur tous les magasins".

Le risque que la marque soit sacrifiée n'est pas à écarter, estime encore M. Rosenthal, notant par exemple l'intérêt d'Ikea de se développer dans les villes moyennes. Tout en relevant que "la situation n'est pas perdue, car il s'agit d'une marque avec une certaine notoriété".

Dans la galaxie Mulliez figurent de nombreuses enseignes comme Leroy Merlin, Decathlon, Kiabi, Boulanger ou Auchan.

袁-J.Pān--THT-士蔑報