

Japon: le Premier ministre Ishiba joue sa majorité aux élections sénatoriales
La campagne pour les élections sénatoriales du Japon a débuté jeudi, alors que le Premier ministre conservateur Shigeru Ishiba, impopulaire, tente de préserver la majorité de la coalition au pouvoir.
A 68 ans, M. Ishiba dirige un gouvernement minoritaire depuis octobre, après avoir conduit sa formation, le Parti libéral-démocrate (PLD), au pouvoir depuis des décennies, à son pire résultat à des législatives depuis des années.
La coalition au pouvoir, formée du PLD et de son allié le Komeito, risque également de perdre sa majorité à la chambre haute lors du scrutin du 20 juillet, où 125 des 248 sièges seront renouvelés.
Si tel est le cas, "M. Ishiba pourrait devoir démissionner, ce qui entraînerait une nouvelle élection à la tête du PLD ainsi qu'un vote pour désigner un nouveau Premier ministre", a déclaré à l'AFP Toru Yoshida, professeur de sciences politiques à l'Université Doshisha.
L'inflation -- les prix du riz ont doublé en l'espace d'un an --alimente le mécontentement des électeurs, tout comme les scandales de corruption touchant le PLD. Les entreprises, elles, s'inquiètent des surtaxes douanières imposées par les Etats-Unis.
Cependant, "le bloc d'opposition ne semble pas prêt à s'unir pour prendre le pouvoir", a-t-il ajouté, évoquant plutôt la possibilité de voir émerger "une grande coalition" entre le bloc PLD-Komeito et le Parti constitutionnel démocrate (PCD).
Yoshihiko Noda, chef du PCD, le principal parti d'opposition, promet de son côté aux électeurs: "Nous vous sauverons de l'inflation."
"Changeons le Japon, renversons l'administration Ishiba", a-t-il lancé depuis la préfecture méridionale de Miyazaki.
Les petits partis d'opposition pourraient tirer leur épingle du jeu, notamment le Parti démocrate pour le peuple (DPP), qui propose une baisse de la taxe à la consommation, ainsi que le parti anti-immigration Sanseito, avec son slogan "Le Japon d'abord".
Le mois dernier, lors des élections à l'assemblée locale de Tokyo, le DPP, Sanseito et le PCD ont tous gagné des sièges, tandis que le PLD perdait sa place de premier parti.
La coalition dirigée par le parti au pouvoir, qui détient actuellement 141 sièges à la chambre haute japonaise, doit en remporter au moins 50 pour que M. Ishiba atteigne son objectif d'y conserver la majorité.
李-X.Lee Li--THT-士蔑報