A Beyrouth, 150.000 fidèles réunis pour la messe du pape
Environ 150.000 personnes se sont pressées mardi à Beyrouth pour la messe en plein air présidée par le pape Léon XIV, moment fort de sa visite au Liban où il a délivré un message de paix face à "la violence et aux conflits".
Auparavant, il s'était recueilli en silence sur le site de l'explosion du port, qui a dévasté plusieurs zones de la capitale en 2020, faisant plus de 220 morts.
Sur le front de mer, le pape s'est adressé à quelque 150.000 fidèles, selon le service de presse du Vatican qui cite le chiffre communiqué par les autorités locales, lors d'une cérémonie empreinte d'émotion.
Devant ces maux, il a appelé à "désarmer les coeurs" et à faire "tomber les armures de nos fermetures ethniques et politiques" pour un "Liban uni, où triomphent la paix et la justice".
La visite du chef de l'église catholique marque une parenthèse bienvenue dans le pays, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et a subi ces dernières semaines une intensification des frappes malgré le cessez-le-feu.
- "Signe d'espoir" -
"C'est un signe d'espoir pour le Liban", confie à l'AFP Elias Fadel, 22 ans. Même s'il se dit "certain que la paix prendra du temps", cette visite "nous aidera à aller de l'avant et à poursuivre le redressement de ce pays", assure-t-il.
Dès l'aube, les fidèles, dont beaucoup sont venus de pays du Moyen-Orient et même de plus loin, ont afflué, portant des drapeaux du Vatican et du Liban.
A bord de sa papamobile, le pape a fendu la foule qui l'a acclamé dans une atmosphère mêlant ferveur et joie, lui jetant des roses.
"J'espère que la paix va régner dans ce beau pays qui réunit toutes les confessions et religions", dit Sandra Naïm, 37 ans.
- Prière silencieuse -
Au troisième et dernier jour de son déplacement, le souverain pontife a allumé une bougie et prié en silence sur le site de l'explosion du port de Beyrouth.
Il a béni les proches des victimes, dont beaucoup étaient émus aux larmes et portaient les portraits de leurs êtres chers tués, et s'est agenouillé devant un enfant.
"Nous avons besoin de justice pour nos frères et pour toutes les victimes de cette explosion", a déclaré Cécile Roukoz, une avocate qui a perdu son frère.
Cinq ans après la catastrophe, justice n'a pas encore été rendue, des responsables politiques ayant fait obstruction à l'enquête.
La déflagration, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'Histoire, avait été provoquée par un incendie dans un entrepôt où était stocké sans précaution du nitrate d'ammonium malgré des avertissements répétés aux plus hauts responsables.
- "Père des oubliés" -
Tôt mardi, Léon XIV s'était rendu dans un hôpital psychiatrique tenu par des religieuses près de Beyrouth, où il a été accueilli par des applaudissements.
Visiblement émue, Marie Makhlouf, la mère supérieure des Soeurs franciscaines de la Croix, a remercié le pape, "père des oubliés et des marginalisés".
Elle a souligné les difficultés de son établissement à survivre en raison de l'absence d'aides et de l'effondrement des institutions étatiques du fait de la crise économique.
"Nous ne pouvons pas oublier les plus fragiles, nous ne pouvons pas imaginer une société qui court à toute vitesse en s'accrochant aux faux mythes de bien-être, et en ignorant les nombreuses situations de pauvreté et de fragilité", a souligné le pape en saluant le travail des religieuses.
Le Liban vient conclure le premier déplacement international du pape américain, après une visite en Turquie marquée par le dialogue pour l'unité des chrétiens.
En dépit du rôle politique important que jouent les chrétiens au Liban, seul Etat arabe où le poste de président de la République est réservé à cette communauté, ces derniers ont vu leur nombre diminuer au cours des dernières décennies, notamment en raison de l'émigration des jeunes.
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