The Hong Kong Telegraph - Les étudiants serbes comptent leurs soutiens pour des élections anticipées

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Les étudiants serbes comptent leurs soutiens pour des élections anticipées
Les étudiants serbes comptent leurs soutiens pour des élections anticipées / Photo: Andrej ISAKOVIC - AFP

Les étudiants serbes comptent leurs soutiens pour des élections anticipées

Les étudiants serbes, qui manifestent depuis un an contre le gouvernement et la corruption, ont lancé dimanche une vaste campagne pour compter leurs soutiens dans le pays et évaluer leurs chances d'obtenir des élections anticipées.

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L'effondrement meurtrier (16 morts) en novembre 2024 de l'auvent d'une gare tout juste reconstruite à Novi Sad, la seconde ville du pays, a lancé l'un des plus vastes mouvements de contestation qu'ait connus le pays, dont les étudiants ont rapidement pris la tête.

Il est devenu, pour les opposants au président de droite nationaliste Aleksandar Vucic, l'emblème de la corruption qui gangrène selon eux les immenses chantiers de travaux publics lancés à travers le pays.

Après des mois de blocage des universités, de manifestations massives et de marches à travers le pays pour réclamer une enquête transparente, les étudiants interpellent désormais les passants pour recueillir leurs signatures.

"Nous voulons avoir une idée du nombre de gens qui nous soutiennent", a dit Jana, une étudiante de première année en philosophie, qui anime à Belgrade l'un des 500 stands de signature prévus dans tout le pays.

Une initiative totalement justifiée, estime Branimir Jovancevic, un homme de 63 ans, selon lequel "il s'agit de montrer combien de citoyens serbes soutiennent l'appel à des élections".

"Trop de temps a passé, et personne n'a été mis face à ses responsabilités", souligne Eva Manojevic, 24 ans, qui soutient elle aussi l'initiative.

Trois enquêtes ont été lancées à ce stade sur la catastrophe de novembre 2024.

La justice a décidé mercredi qu'il n'y avait pas lieu de traduire devant les tribunaux le ministre de la Construction de l'époque, Goran Vesic, contre lequel avait été avancée l'accusation de "crime grave contre la sécurité publique". Le parquet a fait appel.

La même cour a en revanche confirmé l'acte d'inculpation contre sept autres personnes, selon la même source.

- Nouvelle phase -

Nebojsa Vladisavljevic, un professeur à la Faculté de sciences politiques, voit dans l'initiative des étudiants "une nouvelle phase de mobilisation".

"L'objectif est de traduire en vote et en victoire électorale le soutien obtenu lors des manifestations", ajoute-t-il.

Il estime que le mouvement étudiant a toutes chances d'aboutir à une nouvelle organisation capable "de mener une campagne électorale" et même "de participer au gouvernement après les élections".

Les étudiants ont indiqué qu'ils annonceraient les résultats dans les jours à venir.

A ce jour, les seuls indicateurs de la popularité du mouvement ont été les manifestations, dont certaines ont rassemblé des centaines de milliers de personnes, et quelques sondages d'opinion.

Une étude menée en septembre par l'ONG de surveillance électorale CRTA a suggéré que des candidats qui seraient soutenus par le mouvement étudiant obtiendraient 44% des suffrages.

Cette étude a également montré que près des deux tiers des Serbes, toutes opinions politiques confondues, jugeaient que des élections anticipées étaient le moyen de sortir de cette crise politique qui secoue le pays.

Un autre sondage mené en septembre par IPSOS - mais qui ne proposait pas l'éventualité d'une liste soutenue par le mouvement étudiant - a trouvé dans ce cas 48% d'intentions de vote pour le parti au pouvoir, soit un soutien inchangé depuis les élections de 2023.

La catastrophe de Novi Sad et la mobilisation étudiante ont entraîné la chute du Premier ministre cette année, et l'éclatement du gouvernement.

Un nouveau gouvernement a cependant été mis en place et le président Aleksandar Vucic a déclaré qu'il n'y auarait pas d'élections avant la fin 2026, accusant les étudiants de chercher à renverser le pouvoir en place.

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