The Hong Kong Telegraph - Le PSG forge sa légende en étrillant l'Inter pour gagner sa première Ligue des champions

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Le PSG forge sa légende en étrillant l'Inter pour gagner sa première Ligue des champions
Le PSG forge sa légende en étrillant l'Inter pour gagner sa première Ligue des champions / Photo: FRANCK FIFE - AFP

Le PSG forge sa légende en étrillant l'Inter pour gagner sa première Ligue des champions

Une soirée de rêve avant une nuit d'ivresse: le Paris SG est enfin parvenu à décrocher la Ligue des champions samedi à Munich en étrillant l'Inter Milan (5-0), au bout d'une saison européenne d'anthologie qui apporte un deuxième sacre au football français.

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Trente-deux ans après Marseille, son grand rival est aussi allé battre une équipe milanaise à Munich et offrir l'extase à ses supporters. Avec pas moins de cinq buts de marge, le plus grand écart de l'histoire des finales de Ligue des champions, et notamment un doublé de Désiré Doué.

Au coup de sifflet final, les 11 Parisiens du rectangle, leurs 11 coéquipiers du banc, l'entraîneur Luis Enrique et le staff ont sprinté les uns vers les autres, dans une extase désordonnée.

Les 18.000 supporters assez chanceux pour se trouver dans le stade étaient déjà au septième ciel depuis un moment mais ils ont alors grondé de bonheur. Et à 800 km de là, le Parc des Princes, les terrasses des bars et les fan zones bondées ont chaviré.

Quatorze ans après le rachat du club par Qatar Sports Investments, et tant d'éliminations frustrantes voire humiliantes (les remontadas de 2017, 2019 et 2022), le PSG pouvait faire sienne la devise "Fluctuat nec mergitur" ("Il est battu par les flots, mais ne sombre pas") de la Ville de Paris.

- La jeunesse au pouvoir -

Le ravissement a étreint tôt les Parisiens et la partie de la France qui tolère la domination sans partage du club sur le football français. En effet, le PSG a frappé aux 12e et 20e minute, assommant des Intéristes dépassés.

Paris était prévenu de l'identité défensive et disciplinée de l'Inter mais le Barça avait prouvé en demi-finale (3-3, 4-3) que beaucoup de buts pouvaient être marqués aux hommes de Simone Inzaghi.

Le jeu de possession technique et de récupération haute de ce PSG, le plus jeune onze de départ en finale de C1 au 21e siècle selon Opta (25 ans, 96 jours), a très vite étouffé la troisième plus vieille équipe d'une finale (30 et 242 jours), contrainte rapidement de subir des assauts répétés.

On joue seulement la 12e minute lorsque Vitinha trouve une passe de génie pour Désiré Doué dans la surface. A 19 ans, l'ancien Rennais a le sang-froid pour ratisser le ballon, se retourner et passer à Hakimi démarqué aux six mètres. Le Marocain n'a plus qu'à conclure dans le but vide. Sa célébration sobre était un hommage à son année à l'Inter (2020-21), mais illustrait aussi parfaitement le calme et le sérieux parisien.

Désiré Doué, déjà brillant sur ce coup, a enfoncé le clou huit petites minutes plus tard. Au départ de l'action, Willian Pacho sauve un corner de justesse et récolte les hourras de la tribune parisienne. Le ballon remonte à toute vitesse et Ousmane Dembélé a l'intelligence de temporiser, avant de trouver Doué sur une transversale. Le numéro 14 ne se pose pas de question et reprend en demi-volée, profitant de la déviation de Dimarco pour tromper Yann Sommer.

La joie était cette fois-ci libérée et une légère stupéfaction a saisi le public, devant ce suspense rapidement éventé.

- Aux Champs-Elysées -

L'Inter était alors dos au mur, lui qui n'a été mené qu'un gros quart d'heure durant l'entièreté de la compétition. Il a dû se découvrir pour partir à l'assaut du but parisien.

Le PSG ne s'est pas démonté, à l'image de son capitaine Marquinhos, qui par le passé a été l'un des visages des défaillances mentales du club, mais a été impérial samedi soir. Il avait prévenu qu'il ne "laisserait pas passer cette opportunité", à 31 ans, et il a tenu parole.

Les Milanais ont cependant eu l'occasion de causer quelques sueurs froides à la tribune parisienne, avec plusieurs corners offensifs, l'une de leurs spécialités. Quelques cafouillages parisiens à la relance ou dans leur surface ont complété les occasions milanaises, mais il semblait ne rien pouvoir arriver de sérieux à ce Paris-là.

Doué, lancé en profondeur par un Vitinha intenable, a gagné son duel face à Sommer à la 63e minute, ressuscitant dans les mémoires un but similaire d'Emmanuel Petit en finale de France-98 pour le 3-0, déjà.

Mais les fans ne pourront pas scander "Et un, et deux, et trois zéros" puisqu'un quatrième et cinquième buts sont survenus. Le battant Khvicha Kvaratskhelia, arrivé au mercato d'hiver, a donné des preuves d'amour supplémentaires à son nouveau club en convertissant enfin un tir, sur une passe distillée par Ousmane Dembélé (73e).

- "Champion mon frère" -

Symbole du pouvoir donné à la jeunesse par le club, Senny Mayulu a parachevé le chef d’œuvre d'un but où il s'aida du relais de Bradley Barcola (87e, 5-0).

Dembélé n'a pas marqué et il y aura donc forcément débat en vue du Ballon d'Or, mais l'essentiel n'était pas là.

Ironie du sort, c'est l'année où le président Nasser Al-Khelaïfi avait modéré ses obsessions de Ligue des champions, pour donner carte blanche à Luis Enrique en vue de bâtir sur le long terme, que le PSG soulève la Coupe aux grandes oreilles.

Le scénario est amer pour Kylian Mbappé, parti l'été dernier au Real Madrid, convaincu d'y avoir de meilleures chances de remporter la C1. Beau joueur, le capitaine de l'équipe de France s'est fendu d'un message de félicitations sur Instagram, écrivant que "le grand jour est arrivé".

Emmanuel Macron, lui, a écrit sur X: "Champion mon frère !"

Le PSG retrouvera d'ailleurs le président de la République, qui va recevoir les héros dimanche à l'Elysée. Il défilera aussi sur les Champs-Elysées dimanche. Entre-temps, la plus célèbre avenue du monde aura sans doute connu un immense bain de foule, et Marquinhos, aura brandi le trophée haut dans la nuit de Munich.

林-L.Lín--THT-士蔑報