

F1: en Italie, les tifosi échaudés par Hamilton et Ferrari
"Nous espérions tous qu'il remporterait son huitième titre avec Ferrari": porteuse des espoirs de toute une nation rangée derrière la Scuderia, l'arrivée du septuple champion de Formule 1 Lewis Hamilton en début de saison a laissé place à la désillusion des tifosi, qui attendent toujours un premier succès cette année.
Sur le bien nommé "Temple de la vitesse" de Monza, où les pilotes passent 80% du temps à plein régime, les drapeaux et tee-shirts Ferrari inondent les abords du légendaire circuit italien.
Dans la fanzone, le rouge est forcément de rigueur. Car à Monza, coeur battant de la F1, Ferrari est une religion.
S'il a déjà eu un avant-goût de cette ferveur sur les terres de la Scuderia, en mai dernier lors du GP d'Emilie-Romagne, Hamilton savoure comme au premier jour la passion des supporters italiens.
"Je repense à quand j'étais gamin et que je regardais Michael (Schumacher) gagner ici avec Ferrari", racontait-il jeudi. "Je vais désormais vivre cette expérience et être acclamé par les tifosi".
Et de promettre: "je veux leur donner tout ce que j'ai ce week-end pour obtenir le meilleur résultat possible, car la passion et le soutien qu'ils m'ont apportés sont sans pareils".
- "Retrouver son étincelle" -
Pour l'instant, "Sir Lewis" peine à convaincre, lui qui n'a jamais fait mieux qu'une quatrième place en 15 Grands Prix cette saison, avec toutefois une victoire en mars dans la course sprint en Chine. Il compte 42 points de retard au championnat sur son coéquipier monégasque Charles Leclerc qu'il n'a devancé que deux fois en GP. Aucun des deux n'a encore remporté de GP cette année.
"Hamilton n'a pas été aussi performant que nous l'espérions à son arrivée", concède à l'AFP Luca Spagnoli, un fan de la première heure présent à Monza.
"Nous pensions tous qu'il serait devant Leclerc, mais c'est le contraire qui s'est produit", raconte le jeune homme de 19 ans, "déçu" par son nouveau champion.
"J'ai toujours été fan d'Hamilton, nous espérions tous qu'à son arrivée, il remporterait son huitième titre mondial avec Ferrari, cela aurait été vraiment romantique", regrette-t-il encore.
En Hongrie début août, les tifosi ont même assisté à une rare crise de confiance de leur nouvelle recrue : "je suis complètement inutile, l'équipe (...) devrait probablement changer de pilote", avait-il lancé après avoir manqué ses qualifications.
"J'espère que le fait d'être à Monza, lui a permis de retrouver son étincelle", avance Anna Rinadi, fan des "rouges" depuis toujours.
Qu'attend-elle de son champion ce weekend ? "Qu'il finisse la course", plaisante encore la quadragénaire.
Hamilton sera pénalisé de cinq places sur la grille dimanche pour avoir enfreint le règlement sur la vitesse sous drapeaux jaunes lors du GP des Pays-Bas, course qui l'avait vu abandonner après une sortie de piste dimanche dernier.
- "La voiture n'est pas bonne" -
Attablé dans la fanzone, un groupe de cinq personnes se tient à l'abri du soleil, à quelques heures de voir leur champion prendre pour la première fois la piste en rouge.
Parmi eux, Massimo Pilotto, 50 ans, regrette que "la F1 [soit] devenue un sport d'image. Nous sommes des supporters, nous soutenons Charles et Lewis parce que c'est notre histoire".
"Mais lui (Hamilton) n'est forcément pas à l'aise après 12 ans passés chez Mercedes - les voitures qu'il a pilotées là-bas étaient construites selon des normes" bien différentes, explique encore ce président d'un des nombreux clubs Ferrari, venu de la région du Piemont (nord-ouest).
"Il est clair que la voiture n'est pas bonne !", dénonce son voisin Antonio Muzio.
Le septuagénaire, dont le premier GP remonte aux années 70, rappelle que son équipe "n'a pas remporté de titre depuis 17 ans et les bons techniciens partent tous. McLaren a construit une voiture gagnante en trois ans, tandis que Ferrari fabrique des monoplaces perdantes depuis 17 ans".
S'il n'y a désormais plus beaucoup d'espoirs de titres cette saison pour la légendaire écurie au Cheval cabré, les tifosi espèrent bien revoir leur Scuderia nationale revenir au sommet en 2026. A cette date, la F1 inaugurera une nouvelle réglementation technique qui risque de rebattre les cartes parmi les équipes.
李-X.Lee Li--THT-士蔑報