The Hong Kong Telegraph - Top 14: Pau roi des airs et modèle à suivre pour les Bleus ?

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Top 14: Pau roi des airs et modèle à suivre pour les Bleus ?
Top 14: Pau roi des airs et modèle à suivre pour les Bleus ? / Photo: Valentine CHAPUIS - AFP/Archives

Top 14: Pau roi des airs et modèle à suivre pour les Bleus ?

Phase stratégique parfois négligée en France et pointée comme une des causes de l'élimination des Bleus face à l'Afrique du Sud au Mondial-2023, la bataille aérienne est devenue la spécialité de Pau et de ses ailiers, passés par le rugby à sept.

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"On est tombés sur une très belle équipe au niveau aérien, probablement la meilleure du Top 14." L'hommage du manager de Bordeaux-Bègles Yannick Bru date de vendredi quand son équipe est devenue la première de l'histoire du Top 14 à s'incliner à domicile en ayant inscrit cinq essais et même deux de plus que son adversaire, Pau (33-34), qui a construit sa victoire sur sa discipline et surtout dans les airs.

C'est déjà grâce à ce secteur que la Section, deuxième du Top 14 après 10 journées, avait fait trébucher Toulouse en octobre au Hameau (30-26), en marquant deux essais +casquette+ derrière des renvois longs et hauts disputés par les Béarnais et mal jugés par le Toulousain Ange Capuozzo.

"C'est un peu notre plan de jeu de challenger les airs surtout qu'en ce moment, avec Greg (Arfeuil), on a un peu de réussite dans ce secteur-là", disait alors Aaron Grandidier-Nkanang.

- "Eveil, timing, distance" -

A Chaban, ces deux ailiers élancés (1,93 m et 1,87 m) ont de nouveau régné. Symbole, le deuxième essai vert et blanc avec cette chandelle de l'ouvreur Axel Desperes récupérée par Grandidier-Nkanang, suivie d'une transversale soyeuse et millimétrée de ce même Desperes pour Arfeuil à l'opposé.

"Avec leurs ailiers septistes, Pau a mis en difficulté beaucoup de monde cette saison", a reconnu Jefferson Poirot, capitaine de l'UBB privée aux ailes ce soir-là des gabarits de Louis Bielle-Biarrey, Damian Penaud ou du Fidjien Salesi Rayasi, tous en sélections.

Interrogé par l'AFP, Jérôme Daret, manager des septistes bleus champions olympiques l'an dernier à Paris, confirme que le duel aérien est "une phase de jeu déterminante qui fait partie de l'ADN de l'équipe de France à 7".

"A sept, il y en a environ six par match, c'est très important de pouvoir être très conquérant. On a beaucoup travaillé ces phases-là car elles sont essentielles pour mettre à mal, de manière psychologique, l'adversaire."

"Il y a pas mal de technicité, avec le +jump+ sur trois pas d'appui, la recharge, avec des courses plutôt en courbe très spécifiques, détaille le technicien, qui a eu sous ses ordres Arfeuil et Grandidier-Nkanang. On le travaille énormément avec les prises de balle au-dessus de la tête, en évitant de smasher les ballons".

"On est de suite sanctionnés si on n'est pas dans la maîtrise du timing", ajoute Daret qui s'est inspiré du foot australien et un peu du football gaélique, deux sports où les duels aériens sont primordiaux.

Le XV de France a particulièrement travaillé les chandelles avant de retrouver l'Afrique du Sud, pour effacer le traumatisme du quart de finale du Mondial-2023 où elles avaient coûté trois essais. Depuis, leur importance s'est accrue avec l'interdiction des "escortes", les joueurs se mettant en travers de la trajectoire des duellistes.

- Devenir des "chasseurs" -

"Ne pas être les +chassés+, c'est aussi être en capacité de devenir des +chasseurs+", expliquait le sélectionneur Fabien Galthié avant le match perdu 32-17 début novembre. Avec une réussite limitée, notamment sur les chandelles offensives que les Bleus n'ont presque pas réussi à contester.

Progresser sur le jeu au pied demande du temps. "Le seul moyen de vraiment s'améliorer, c'est de faire des répétitions sous pression. C'est quand il y a d'autres personnes à la lutte que ça devient vraiment compliqué" décrivait à l'AFP Grandidier-Nkanang au début du rassemblement bleu.

"Cela fait plusieurs mois, voire plusieurs années que l'on travaille beaucoup ce secteur, explique le manager palois Sébastien Piqueronies. C'est un vrai travail collectif. La qualité du jeu au pied est primordiale (...) puis vient le +jump+ et on a des joueurs brillants dans ce secteur. Il y a enfin la qualité de la pêche, à la retombée du ballon et là, c'est une question d'éveil, de timing, de distance".

Et Pau, seule formation du Top 14 à aligner deux septistes aux ailes, profite aujourd'hui de leur expertise.

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