Mondial de hand: test d'effort contre l'Allemagne pour une finale
Après avoir répondu présent dos au mur contre le Danemark (31-26), l'équipe de France féminine de handball, tenante du titre, devra éviter tout relâchement en demi-finales du Mondial face à l'Allemagne, beaucoup plus inexpérimentée qu'elle à ce niveau, vendredi à Rotterdam (17h45).
A la suite de cette première victoire "dans un match couperet" depuis qu'il a pris les commandes des Bleues (deux défaites à l'Euro-2024 pour commencer), Sébastien Gardillou a emprunté une citation attribuée à l'écrivain Rudyard Kipling, bien qu'il ne soit "pas quelqu'un de littéraire".
"Je pense que victoire et défaite sont deux menteuses, et qu'il faut les accueillir de la même façon", soit avec mesure et vigilance, a-t-il ainsi déclaré à la veille de la huitième demi-finale de suite des Bleues - une persistance dans la performance selon lui pas assez soulignée par les médias.
Pas question donc de se reposer sur les lauriers d'un succès convaincant, sur la forme et le fond, face aux Danoises, à l'heure de retrouver dans le dernier carré des Allemandes qui n'ont plus fréquenté ce stade depuis 2008 (demi-finales de l'Euro).
Et qui, après avoir fait carton plein devant leur public (les Pays-Bas et l'Allemagne coorganisent le Mondial), quittent pour la première fois le cocon national pour découvrir l'Ahoy Arena de Rotterdam, son plafond bas et ses gradins provisoires installés dans un palais des congrès auxquels les Françaises ont eu le temps de s'acclimater depuis une bonne semaine.
- Ne pas "baisser la garde" -
"Souvent après les victoires, on peut baisser un peu la garde, se sentir un peu rassurée, mais c'est aussi là que le danger arrive" a prévenu Hatadou Sako.
"C'est aussi à nous, les filles expérimentées, de dire aux autres +oui, on a gagné, c'est une bonne chose, ok on va y aller avec le plein d'assurance+, mais c'est aussi là qu'on est le plus vulnérable" a-t-elle ajouté.
La gardienne est l'une des voix qui portent au sein de ce groupe rajeuni et remodelé qui, amputé de cinq cadres en congé maternité (Estelle Nze Minko, Laura Flippes, Chloé Valentini) ou blessées (Laura Glauser et Grâce Zaadi), construit sa route.
En ayant su surmonter l'obstacle d'une première défaite, en conclusion du tour principal contre les Pays-Bas (26-23), qui a au final permis de resserrer les boulons en vue du quart de finale face au Danemark.
- Réunion de crise -
Après le revers face aux Néerlandaises, les joueuses ont en effet convoqué selon Méline Nocandy, six ans d'expérience en Bleu derrière elle, "la fameuse réunion qu'on fait à chaque compétition au moins une fois, quand on sent que ça commence à ne pas aller".
"Et jusqu'à maintenant, elles payent" a ajouté l'arrière gauche, qui a personnellement serré les dents pour revenir, après trois matches d'absence, apporter son écot quelques minutes malgré un pied gauche encore douloureux.
Un regroupement la veille du quart sans l'encadrement, pas même le psychologue Pascal Niggel, où "tout le monde parle" à tour de rôle, sans exception possible.
Du match à venir, de son ressenti, de sa place au sein du groupe. "Certains parlent de leur expérience, d'autres disent +je ne me sens pas bien, je ne suis pas en confiance+ ou au contraire +je vais très bien+" a encore expliqué Nocandy.
"On se livre le plus sincèrement possible, et si on n'est pas sincère, on ne sort pas de la salle" a ajouté la Guadeloupéenne, précisant qu'il y avait "toujours des pleurs à cette réunion-là".
Les Bleues espèrent qu'elle débouche sur d'autres pleurs, de bonheur ceux-là, dimanche au soir de la finale.
孫-H.Sūn--THT-士蔑報