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Brésil: la défense de Bolsonaro demande à ce qu'il purge chez lui ses 27 ans de prison
Brésil: la défense de Bolsonaro demande à ce qu'il purge chez lui ses 27 ans de prison / Photo: Sergio Lima - AFP/Archives

Brésil: la défense de Bolsonaro demande à ce qu'il purge chez lui ses 27 ans de prison

La défense de l'ex-président brésilien Jair Bolsonaro a demandé vendredi à la justice qu'il purge chez lui la peine de 27 ans de prison à laquelle il a été condamné pour tentative de coup d'Etat, en invoquant ses problèmes de santé.

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M. Bolsonaro, 70 ans, est assigné à résidence depuis août et est menacé d'une incarcération dans les prochains jours.

L'ancien président d'extrême droite (2019-2022) a été déclaré coupable en septembre d'avoir été le chef d'une "organisation criminelle" ayant conspiré pour assurer son "maintien autoritaire au pouvoir" après la victoire de son rival de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, lors du scrutin d'octobre 2022.

La Cour suprême a formellement rejeté la semaine dernière l'appel interjeté par M. Bolsonaro de sa condamnation.

Mais sa défense a encore la possibilité d'appels supplémentaires jusqu'en début de semaine. Elle a fait savoir vendredi qu'elle allait "déposer les recours appropriés" mais cherche d'ores et déjà à lui éviter la prison.

Selon la requête adressée par ses avocats à la Cour suprême, l'ex-chef de l'Etat se trouve dans un état de santé "profondément affaibli" et une incarcération "aura de graves conséquences et représente un risque pour sa vie".

Pour la défense, lui accorder de purger sa peine à domicile serait une décision à "caractère humanitaire" et l'"unique mesure propre à préserver la dignité humaine, la santé et la vie même du condamné".

L'ex-président souffre notamment des séquelles d'un coup de couteau reçu à l'abdomen en 2018, qui lui a valu plusieurs interventions chirurgicales. Il a été en outre diagnostiqué en septembre d'un cancer de la peau et est saisi fréquemment de violentes crises de hoquets, selon ses proches.

Il a déjà été "admis trois fois à l'hôpital depuis qu'il est assigné à résidence - deux fois pour des examens et une fois pour une urgence médicale", rappellent ses avocats.

Pour eux, ses besoins de suivi médical sont "absolument incompatibles avec un environnement carcéral ordinaire".

Ils ne manquent pas de souligner qu'en mai l'ancien président Fernando Collor de Mello (1990-1992), condamné à huit ans de prison pour corruption, a été autorisé par la Cour à purger sa peine à domicile pour raisons de santé.

- Détente avec Washington -

"Quelqu'un veut voir Bolsonaro mort, c'est la réalité", a dit devant la presse vendredi le député de droite Nikolas Ferreira, après lui avoir rendu visite chez lui. Evoquant les problèmes de santé de l'ancien président, il a toutefois assuré qu'il a un "mental fort".

Selon le parquet, le projet de coup d'Etat ourdi par le camp Bolsonaro a échoué faute de soutien de hauts responsables militaires.

Il prévoyait notamment l'assassinat de Lula, de son vice-président Geraldo Alckmin et du juge de la Cour suprême chargé de l'affaire, Alexandre de Moraes.

La haute juridiction a condamné mardi à plus de vingt ans de prison trois militaires et un policier, reconnus coupables d'avoir planifié ce triple assassinat dans le cadre d'une opération dénommée "Poignard vert et jaune" (les couleurs du Brésil).

L'affaire Bolsonaro a empoisonné les relations bilatérales avec les Etats-Unis du président Donald Trump, dont Jair Bolsonaro est un allié.

Washington a notamment infligé une surtaxe punitive de 40% sur une partie des produits brésiliens exportés vers les Etats-Unis, invoquant une "chasse aux sorcières" contre M. Bolsonaro.

Des sanctions individuelles ont également été prises, visant notamment le juge Moraes.

Mais les relations entre Washington et Brasilia ont donné récemment des signes de détente, symbolisée par la rencontre entre Lula et Donald Trump fin octobre en Malaisie.

Le gouvernement américain, qui a engagé des négociations avec les autorités brésiliennes, a annoncé jeudi qu'il allait lever les droits de douane élevés imposés sur un certain nombre de produits agricoles en provenance du Brésil.

Sont concernés la viande de bœuf, le café ou les tomates au moment où le locataire de la Maison Blanche est sous pression pour faire baisser le coût de la vie pour les Américains.

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